Orientation diagnostique: Prurit

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Rédigé le 25/03/2019
Lecture du jour
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D'après Thomas.H de MedG


Définition : sensation qui provoque le besoin de se gratter

1) Etiologie 1

  • Prurit diffus avec lésions spécifiques

Mnémo : PLUMAGE 

ETIOLOGIE

CLINIQUE

PARACLINIQUE

Psoriasis

Tache érythémato squameuse arrondie ± blanchâtre (prurigineux dans > 50% des cas)

Lichen plan

Papule brunâtre, recouverte de stries blanchâtre, symétrique, prédominant face antérieure des poignets, avants-bras, coudes, genoux et région lombaire
± lésions muqueuses associés (buccales) : lésions blanches réticulées, érythémateuses ou érosives non-prurigineuses

Biopsie cutanée : infiltrat cellulaire dermique superficiel en bande
 

Urticaire
 

Papule oedematiée rosée, fugace, migratrice
± formes avec dermographisme ; mastocytose cutanée chez l’enfant

Mycosis fongoïde et syndrome de Sézary(lymphome T cutané)
 

Sujet > 50 ans
Placard érythémateux et squameux, évoluant en infiltration avec squames peu épaisses et prurit insomniant
Syndrome de Sézary : forme érythrodermique et leucémique

Biopsie cutanée 0

Auto-immun (dermatose bulleuse)

Lésion pseudo-urticariennes et bulleuses (pemphigoïde)
Lésions vésiculeuses ou bulleuses (dermatite herpétiforme)

Biopsie cutanée (immunofluorescence directe)
 

Gale

Sillon scabieux. Prurit à recrudescence nocturne épargnant le visage. Collectif

Eczema (de contact ou dermatite atopique)
 

Placard érythémato-vesiculeux

  • Prurit diffus sans lésion spécifique (prurit « sine materia »)

ETIOLOGIE

CLINIQUE

PARACLINIQUE

Affection générale *

Signes généraux parfois présent

Selon pathologie

Médicament

Interrogatoire

Environnement ¤

Interrogatoire

Psychogène

Diagnostic d’élimination (mais pas idiopathique)
± pathologie psychiatrique associée, évènement stressant déclenchant

Affection générale = mnémo CHEMIIN
– Cholestase
– Hémopathie (lymphomeVasquez)
– Endoc  : dysthyroïdie (hypo– ou hyperthyroïdie)
– Martiale et vitaminique (carences)
– Infectieux (VIH, VHB, VHC, ascaridiose, toxocarose, anguillulose…)
– Insuffisance rénale chronique (au stade de dialyse ++)
– Neuro (atteinte centrale)

¤ Principales causes environnementales :
– agent irritant ou caustique (antiseptiques, produits d’hygiène parfumés…)
– prurit aquagénique (éliminer un Vasquez)
– xérose (« prurit sénile » 0)

  • Prurit localisé

Du cuir chevelu
– pédiculose
– intolérance / eczéma de contact
– état pelliculaire simple
– psoriasis et dermatite séborrhéique
– « névrodermite » = lichenification de la nuque

Autres localisations :
– mycose
– parasitose : autochtones (dermatite des nageurs) et helminthiases tropicales (onchocercose, loase, filariose lymphatique, bilharziose…)
– piqûre insecte / végétaux

  • Remarque : dermatoses non prurigineuses 0

Psoriasis (50%)
Pemphigus (contrairement aux autres dermatoses bulleuses)
Maladies éruptives de l’enfant (n’incluent pas la varicelle)
Acné
Syphilis

2) Orientation diagnostique

A) Clinique 1

Anamnèse
– Localisation, horaire, circonstances aggravantes (hypersudation, repas, douche…) ou apaisantes (bains froids…)
– Altération de la qualité de vie (insomnie, trouble du comportement…)

Clinique : 3 signes à rechercher
– lésions de grattage = excoriation, strie linéaire, ulcérations, prurigo (papulo-vésicule), lichenification, surinfection
– lésions spécifiques
– signes généraux

Note : lors de la grossesse, un prurit peut être lié à une cholestase intra-hépatique (prurit sine materia) ou à des dermatoses bulleuses auto-immunes spécifiques de la grossesse (pemphigoïde, éruption polymorphe de la grossesse)

B) Paraclinique 1

En cas d’absence de lésion spécifique et d’orientation clinique

BILAN DE PREMIÈRE INTENTION DEVANT UN PRURIT ‘SINE MATERIA’

Bio :
– NFS plaquettes
– γGT, PAL
– créatinémie
– TSH
– sérologies VIH, VHB, VHC

Imagerie : RxT, écho abdo

(pas d’indication à la biopsie)

Remarque 0
– possible ajout de la ferritinémie dans le bilan de base
– en cas de bilan négatif, chez le sujet âgé, possible biopsie cutanée pour éliminer une dermatose auto-immune (et conclure à un prurit sénile)

C) Synthèse 0



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(attention, erreur : dans les causes avec signe dermato spécifique, il faut lire Mycosis fongoïde au lieu de Martiale – MaJ en cours)

3) Traitement symptomatique 1

Toujours penser au traitement étiologique

RHD et PEC non-médicamenteuse :
– limiter les facteurs irritants (produits médicaux ou cosmétiques, vêtements serrés et rèches – éviter la laine 0)
– se couper les ongles (éviter les lésions de grattage)
– photothérapie, crénothérapie0

PEC médicamenteuse : rarement utile !! Spécialiste.
– hydroxyzine + doxépine le soir, pour diminuer le prurit nocturne
– assurer une bonne hydratation cutanée dans les xéroses, notamment par des émollients ou savon surgras
– dermocorticoïdes possibles dans les lésions inflammatoires, provoquées par le grattage (non-recommandés en cas de prurit isolé)


Sources: Fiche MedG http://www.medg.fr/prurit2/

0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
1 : CEDEF 7e édition 2017 – item 109 (référentiel de dermatologie)
:  [pas de CC/RCP]


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