Bonjour ! La page LinkedIn du blog vient d'être crée : Médicalement Geek (il faut être connecté pour voir la page). Merci encore pour votre soutien régulier, et sans plus attendre, voici les actualités de la semaine. Bonne lecture !
1/ Pharmacovigilance
Commençons avec les analogues du GLP-1 et du GLP-1/GIP (Wegovy : sémaglutide, Saxenda : liraglutide, et Mounjaro : tirzépatide) qui peuvent désormais être prescrits par les médecins généralistes dans le cadre de leur AMM dans l'obésité (IMC >30 ou > 27 avec une complication) en 2ème ligne après des interventions hygiéno-diététiques et comportementales. Ils ne sont pas remboursés. Ils s'introduisent à faible dose, puis sont augmenté progressivement selon la tolérance et l'objectif pondéral. On rappelle les risques de neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique et de grossesses chez les femmes sous contraception orale.
L'ANSM alerte également sur les intoxications aux produits à base de CBD. D'après des analyses, les concentrations en CBD sont différentes de celles indiquées sur l'étiquetage 8 fois sur 10. Les effets indésirables peuvent survenir quelle que soit la voie d'administration et sont liés à la présence de THC ou de cannabinoïdes de synthèses : fatigue, somnolence, troubles digestifs, céphalées anxiété, hallucinations, perte de connaissance, convulsions…
2/ Grossesse
La HAS rejoint l'académie de médecine en se prononçant en faveur d'un dépistage généralisé du CMV pendant la grossesse. On voit aussi que jusque-là, seules les sociétés savantes de 3 pays (en Italie, Israël et Grèce) recommandent ce dépistage. La reco HAS reprend point par point l'avis rationnel du HCSP qui concluait à la non recommandation de ce dépistage en systématique vu l'absence de bénéfice démontré d'un point de vue médico-économique, l'absence de traitements ayant démontré un bénéfice dans un essai clinique de bonne qualité et l'absence de protection conférée par des IgG présentes en début de grossesse. Bref, malgré tout cela, la HAS recommandé un dépistage chez toutes les femmes enceintes au 1er trimestre par une sérologie IgM, IgG +/- test d'avidité si IgG+, ensuite, sérologie répétée toutes les 4 semaines si IgG+ jusqu'à 16SA. Le traitement à mettre en place est le valaciclovir 8g/jour (16cp/j) jusqu'à réalisation de l'amniocenthèse qui tranchera sur la poursuite ou non du traitement (c'est bien sûr hors AMM normalement, l'AMM dans le CMV ne concernant que les prophylaxies après transplantation d'organe).
3/ Infectiologie
En ville, il est impossible d'initier les traitements par vancomycine ou fidaxomicine dans le traitement des infections à clostridium difficile. Voici donc un nouveau traitement qu'on ne pourra pas réaliser non plus! Cet essai randomisé a évalué la transplantation de microbiote fécal versus vancomycine dans une étude de non infériorité. L'absence de récurrence à 2 mois a été mise en évidence chez 66% des patients avec transplantation de microbiote fécale versus 61% avec vancomycine , sans différence d'effets secondaires. Les auteurs plaident pour que ce soit le traitement de 1ère ligne !
On avait abordé plusieurs fois le jeune intermittent, notamment ici. Voici une nouvelle revue systématique publiée dans le BMJ, qui évalue le jeûne intermittent, versus régime avec restriction calorique ou sans, sur des critères de jugement métaboliques. Ainsi 99 études incluant 6500 patients ont été analysées. Par rapport à un régime avec restriction calorique en continue, le jeune intermittent réduisait davantage le poids de -1,3kg. Par rapport au jeune intermittent selon les heures de la journée, jeûner un jour sur 2 réduisait davantage le cholestérol.
5/ Pneumologie
Une étude originale a été publiée et concerne les BPCO instables. A partir des bases de données d'une assurance, et en utilisant du machine-learning, les auteurs ont pu identifier des 2,6 millions de patients atteints de BPCO et parmi eux, il y avait 14% de patients non contrôlés (définis par la prescription de corticoïdes oraux au moins 3 fois dans l'année). On peut voir que les traitements de fond de ces patients étaient souvent non adaptés : 47% avaient soit aucun traitement de fond, soit une monothérapie, soit une bithérapie avec corticoïdes inhalés...
6/ Endocrinologie
Il y a peu de comparaisons directes entre aGLP1 et iSGLT2 et dans SUSTAIN-8 il n'y avait pas de critères cliniques. Cette étude est un essai émulé comparant le semaglutide ou le dulaglutide avec l'empagliflozine à partir de bases de données ambulatoires et hospitalières américaines. Il y a eu 8000 patients dans chaque groupe et les auteurs ont comparé la survenue d'évènements cardiovasculaires avec un suivi de 2,3 ans en moyenne. Globalement, il n'y avait pas de différence de survenue d'évènements cardiovasculaires ou de mortalité entre les 2 classes testées. De façon exploratoire, on voit cependant un risque d'AVC légèrement inférieur sous semaglutide par rapport à l'empagliflozine (NNT= 675 patients par an).
C'est fini pour cette semaine ! Vous pouvez toujours vous abonner surFacebook, Twitter, Bluesky, LinkedIn et à la newsletter (mail) pour ne rater aucun billet. Pour cela, inscrivez votre adresse mail tout en haut à droite sur la page (sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail provenant de "hi@follow.it" et intitulé "Veuillez confirmer votre abonnement à Médicalement Geek", qui vous sera envoyé et qui peut arriver dans vos spams)
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